5 avril : smigus-dyngus
Le lundi
de Pâques en Pologne est un jour particulièrement drôle. Bien sûr, il y a
l'importance comme toujours de la messe, du petit-déjeuner de folie en
famille mais pour les enfants, la matinée se transforme en batailles
d'eau géantes.
Dans le passé, la tradition voulait que les jeunes
hommes court après les jeunes filles en âge de se marier avec de
longues tiges d'une plante qui pique un peu (je ne saurais pas vous dire
le nom exact). Ils essayaient alors de leur battre les jambes. Cette
apparente torture était en fait un porte-bonheur assurant à la jeune
femme beauté, richesse et bien sûr mari et enfants... Puis, ces mêmes
adolescentes devaient échapper aux seaux d'eau des hommes du village.
J'ai
entendu au fil des paroles de nombreuses variantes :
- la fille la
plus arrosée du village était considérée comme celle qui plaisait le
plus
- les jeunes filles arrosées devaient en retour offrir des
chocolats aux garçons pour les remercier^^
- avant le lundi de
Pâques, il était possible d'offrir des chocolats pour ne pas être
arrosée
- les femmes restaient chez elles en attendant leurs
tortionnaires
- l'eau devait symboliser la pureté, la santé et éviter
à la femme de se dessécher (perdre sa jeunesse et ses atouts)
etc.
Aujourd'hui,
les enfants s'organisent en bandes et arrosent tous ceux qui osent
sortir de chez-eux, en particulier les gens endimanchées qui sortent de
l'église.
Lorsque j'arrive chez Emilia pour le petit-déj festif,
je suis accueillie par Krystian et Maya, armés de pistolets à eau.
Un
peu plus tard, je brave ma peur et tente une petite virée en vélo dans
les alentours pour voir en vrai à quoi ressemble les batailles d'eau. Je
vois de loin deux groupes d'enfants se battre à grands coups de saut
d'eau sur la tête mais autour de l'église rien. Comme ce n'est autorisé
que jusqu'à midi, je ne verrais rien d'autre de particulier pendant la
journée.